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Parage d'une girafe à la Réserve Africaine de Sigean


    Filipo est un mâle girafe réticulée (Giraffa camelopardalis reticulata) de 14 ans vivant à la Réserve Africaine de Sigean; parc animalier du sud de la France. Ses sabots sont excessivement longs. Il n'est pas né à la Réserve Africaine de Sigean et y est arrivé avec ses problèmes de pieds dont on ne connaît pas de façon certaine la raison initiale. Cela pourrait avoir une cause congénitale, être lié à la croissance ou à un substrat inadéquat pendant son adolescence mais, ce qui est sûr, c'est qu'il a désormais une légère rotation interne des phalanges; les onglons internes ne s'usent alors pas assez. Ses sabots doivent donc être parés car cela altère sa démarche. Mais le parage d'une girafe est bien plus complexe que celui d'un cheval. Filipo, bien qu'habitué à la présence humaine, n'est pas un animal domestique. Il mesure 4,5m pour un poids de 850Kg environ ce qui fait de lui un animal dangereux à approcher. La girafe passe pour un animal placide mais un coup de patte peut tuer un lion alors un homme...  Il faut donc l'anesthésier.
 

    Une anesthésie n'est jamais anodine surtout chez les grands herbivores. Cela demande de suivre un protocole strict et de nombreuses personnes présentes. La Réserve Africaine de Sigean a donc fait appel a une équipe du Parc Zoologique de Paris spécialisée dans l'anesthésie des girafes : Alexis Lécu, vétérinaire et Fabrice Bernard, chef soigneur. Du coté de la Réserve Africaine de Sigean, de nombreuses personnes sont mises à contribution : Antoine Joris, directeur zoologique et vétérinaire, Benjamin Lamglait et Marielle Vandenbunder, vétérinaires, une dizaine de soigneurs animaliers ainsi qu'une stagiaire vétérinaire.

 

    Les anesthésies permettent d'approcher au plus près les animaux. Ces occasions sont rares (notamment chez les girafes) et il faut donc en profiter pour faire des analyses complémentaires. C'est ainsi qu'une biopsie et que des prises de sang sont faites. Ces prélèvements seront envoyés au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris et à l'IZW (Leibnitz Institute for Zoo and Wildlife Reasearch) de Berlin afin, notamment, de faire des recherches sur les sous-espèces de girafes. Car, aujourd'hui, les parcs animaliers ne sont pas de simples vitrines d'animaux sauvages. Ils participent activement à la conservation des espèces et représentent une réserve génétique importante permettant ainsi d'améliorer les connaissances des espèces vivant in situ.
 

 


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14 janvier 2024